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Plum et les Mille Pourpre
22 août 2009

[ Capitaine Cassera sa Pipe. ]

P1020701

"Est-ce que je peux téléphoner à Mike brandt? Mademoiselle, il faut me jurer que les Rolling Stones ne vont jamais mourir, il faut me le jurer. A quoi je pense? Je pense au Diable. On pourrait croire que je suis là pour faire une formation de guitare, en fait je suis là parce que je suis malade. C'est pour me soigner, parce que j'entends des voix, surtout celle du Seigneur, mais je ne les écoute pas, on pourrait croire que je suis là pour une formation de guitare mais je suis là parce que je suis skyzophrène. Tu connais la chanson "Ma gonzesse"? C'est moi qui l'ai écrite. Avant j'avais un groupe de punk qui s'appellait 666. Je refuse de manger ces petits pois, ici la nourriture est piratée. Ne touchez pas à vos assiettes, je vous dis que la nourriture est piratée ! Il faut appeler la police. Vous voyez ce pansement à ma cheville? C'est parce que la nuit on vient m'arracher la chaire, on me tabasse, on me veut du mal. On me tabasse je vous dis, tous les soirs on me tabasse. Madmoiselle, au secours ! J'ai le crâne qui s'est fendu en deux ! Ca me brûle, pourquoi personne ne veux me croire? Vous n'y comprenez rien. Et puis les autres, regardez-les, ils sont fous. On m'a mis quelque chose de vivant dans le ventre. Psst... Hé, mademoiselle, quelque chose ne va pas : La télé, elle est en train de lire dans mes pensées. Je vous dis qu'elle me lit dans la tête, ça me rend trés mal, ça ne me plait pas du tout. Mademoiselle? Si quelqu'un fait quelque chose de mal, on peut le tuer non? Je crois qu'on peut le tuer... Quand je suis pas sage, on m'attache"

Les Anges Malades©, Hopital Psychyatrique de T.

Il y a du sang rouge et mauve sur l'émail blanc des chiottes et c'est un sang contaminé par des virus étranges. On s'entoure les doigts d'un plastique ingrat, on se met le coeur dans les draps et les heures passent. La solitude est tellement intense que lorsque la nuit tombe je la sens me tordre le ventre quand le vent fait claquer les portes. Avec l'imagination je te prends dans mes bras pour me laisser tomber dans le sommeil. Avant je pensais qu'on pouvait tirer de la solitude une certaine fierté mais je n'en suis plus vraiment sûre. Avec l'imagination je dessine ton sourire et la courbe d'un bras, mais trés vite je me dis qu'inventer le réel ne sert vraiment à rien. Mes pensées sont trop belles pour ces choses qui ne vont pas durer, je dois faire attention au miel et me sculpter d'acier.

A tous les anges qui crèvent de rien. A ce qui va partir, à ce qui va rester. Ce qu'on va réussir et ce qu'on va rater. Aux infirmiers frustrés qui gueulent sur Monsieur L. et puis à mon silence. A la hierarchie, au pouvoir, au fric qui mène la danse et à ceux qui se lancent. A la paume de mes mains rongée par la javel, au fait que ça ne me fasse rien d'être en bas de l'echelle. A la pisse, à la merde, et à l'anatomie. A ceux qu'on a laissé sur le bord de la route, aux téléphones qui sonnent et que personne n'écoute. A la mort qui séduit et qui danse si bien, à la folie passionément et la poésie qui nous ment. A mes souvenirs de vous qui gambandent sur mes bras, a ta peau, à ton cou, à ce qui n'est plus là.

La seule chose d'insupportable, c'est que rien n'est insupportable.

Arthur Rimbaud©

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