[ Inside my brain ]

Renaud : Banlieue Rouge

Quand ça fait du bien ça fera du mal, on se balance en équilibre sur la balance on met du poid des plumes, du noir du blanc, on met toute la haine qu'on a par amour et ça balance, ça balançe et tralala. Je voudrais peut-être bien me sentir normale et réviser avec le tas de cons qui baille à la BU, mais tu vois je pense par images et des fois quand tu me parles de ta vie ton oeuvre, des fois quand je hoche la tête en vérité je suis en train de lever l'encre d'un énorme galion et je pars à la guerre.

Des fois la petite Brin d'Lili vient me voir pour me chanter sa chanson et faire de la trotinette dans ma tête, et puis tout à coup quelqu'un la kidnappe, et puis on m'envoit un messager de la ville bleue qui ressemble à un Bouffon avec des grelots dans la tête et qui me dit qu'il faut encore aiguiser nos lames parce qu'on va encore faire la fête. Des fois je m'applique à songer que je t'invite derrière mes yeux et que tu t'y sens bien, des fois je rêve que t'y poses tes bagages mais ce rêve là n'est pas trés sage, alors merde aprés tout. Des fois je rêve que j'ai un flingue et que tuer n'est pas bien grave.

Croquer dans la première cerise c'est le même genre d'émotion que le Titanic, je le jure, t'as envie de pleurer parce que tu repenses à la première de l'année d'avant, et encore celle d'avant. Les cerises sont des machines à remonter le temps, leur saison est tellement courte qu'elle vise directement une période bien ciblée de la vie. On peut les mettre derrière les oreilles, on peut cracher les noyaux en esperant buter la lune, on peut s'étouffer avec et mourir d'extase. J'aime bien.

Et sinon ma vie c'est par ou? Sans déconner, je sais plus vraiment bien et je vogue au hasard la gueule entre les mains. Faudrait poser les armes et ne plus toucher terre. Milo se fout de ma gueule et vraiment il y a de quoi, je patauge dans l'océan sale de mes draps, la théière me regarde avec sa gueule d'objet, j'aimerais tant te jeter mon coeur à la figure.

On fait des concerts rock sur le pont du navire, Monsieur Breloque trimballe ses elixirs de folie et d'ivresse, et toutes ces choses encore qui se moquent du réel. Les jeunes de la banlieue cloutée débarquent dans leurs blousons de cuirs pour vendre leurs étoiles à gogo et chanter plus prés du micro, parfois un petit con allume le feu et les piratons se dandinent tout autours. Dans la cabane de Chuck ça sent le souffre et la poussière, j'ai tellement d'endroits ou aller que je ne sais même plus, j'ai des refuges à chaque coin de mes rues, j'ai des vampires et des lucioles qui courent dans ma gorge et sur mes épaules. Tous ces trucs dont la vie ne me fera pas cadeau et que je m'offrirais toute seule. Je serais la silhouette fine qui se faufile en travers des lumières, et je saurais toujours quoi faire.

Comments

[Plum]

Putain c'est génial.

"Au royaume des cerises les noyaux sont rois" c'est génial.

[gballand]

Toujours cette même petite musique qui séduit, entre lumière et obscurité.
Au royaume des cerises, les noyaux sont rois. Surtout faire gaffe à ne pas se casser les dents.