[ Trop d'amour me pèse.© ]

Road Runners : Who's behind the door ?

J'ai compris, c'était juste là. Des litres de sueur, des danseurs qui se frolent et se choquent, des bleus au corps et tout le monde d'accord. Des souvenirs à la pelle et c'est vrai, je suis trop sensible, quand le type ajuste son chapeau et s'approche du micro pour raconter l'Histoire d'un mec un peu antipathique, voir carrément pas cool, c'était pas de la sueur dans mes yeux je le jure. Alors maintenant je le demande, on est combien à pleurer sur le sort de Paul en musique? J'en sais rien. Mais je crois que j'ai compris.

Rien ne me retient nulle-part, si ce n'est les détails. Je vois dans les vitrines des couples compliqués et des histoires coupées à l'eau, je vois des petits mensonges de passage, des pas contents et des piégés. J'ai compris juste là, le ventre collé à la scène et les yeux mouillés comme la peau, que j'avais la vie d'un roi en vacances et je me suis mise à rire.

Là, il fait sacrément chaud et je me ballade en culotte entre les étages de la maison de poupée, rock'n'roll et café au lait. J'enterre toute seule la hache de guerre, aprés tout c'est pas grave, il me reste un joint et la vie devant moi qui promet d'être belle. La guerre est déjà trop encrée dans ma tête pour que je la laisse couler sur mes jours, tu sais quoi. J'arrête de vouloir trop, je fais une liste de choses que je ferais jamais, les bipolaires ne sont pas faits pour les binomes. Je pense à Raymond et je fais un bonhomme en pate à modeler, le prochain qui me trouve bizarre je lui sors un mirroir. Pose une question, je dirais oui, oui. Je sais mais moi je m'en fous, car j'ai un rendez-vous avec les gars du groupe, avec les gars du Groupe. Tout à coup cette solitude prend des allures de paradis, pendant que d'autres se déchirent pour un morceau de viande sentimentale je fais semblant d'être un rockstar. Je peux sourire à qui je veux, devenir ce que je veux, je fais semblant de réviser avec des étoiles dans la marge. Les garçons et les filles sont des trucs trop lourds à porter qui s'accrochent au coeur pour ralentir l'idée, mais on oublie une chose. Peter Pan n'est pas mort et il m'est déjà arrivé de m'envoler, une glace à l'impossible et tout peut m'arriver. Je mettais de côté des étoiles en carton, j'aurais voulu te les donner mais ça serait bien con de pas en profiter. Je décompose les syllabes du mot Li-ber-té. Liberté. J'éclate de rire comme un ballon. C'est presque génial.

Liberté pour l'amour des mots et la folie discrète. J'ai repris la Plume pour ne pas vous servir, j'ai des histoires dans le ventre qui n'attendent plus que moi, quand j'y pense j'y crois pas. Liberté pour ceux qui seront jamais connus, liberté pour les passionnés, liberté de sourire à personne dans la rue, liberté de souvenir et de parler plus fort. Sans déconner, comment est-ce qu'on a pu tomber si bas ? Je ferais donc l'amour sans toi, je ferais la paix avec moi, et liberté pour ceux à qui ça ne suffit pas. Li-ber-té.

Le café dans une main et la roulée dans l'autre, je me fends la gueule devant la blogosphère, il y a des vies tellement minables que franchement je me sens bien. Ils me font rire les amoureux du silence et du cul, ils me font rire avec leurs contes de fées ratés maquillés en sourires même pas vrais. Deux princesses râleuses m'attendant prés de la gare, et les trois petits points d'un Peuple merveilleux. Je savais bien qu'il ferait beau, tu vois. Je savais bien, je savais bien.

Comments

[gballand]

j'aime bien cette phrase "le prochain qui me trouve bizarre je lui sors un miroir". Il faut absolument essayer, ça fout la trouille aux gens. Je me souviens d'un spectacle de Mathilde Monnier où les danseurs nous plantaient un miroir devant nous, spectateurs, assis autour d'eux. Impressionnant.
En tout cas, une réussite, ce texte mi-grave qui donne envie d'aller chercher la liberté,dussions nous lui mettre un coup de pied dans les fesses.