[ Produits. ]

La chimie me plaisait bien quand j'étais môme, les petites éprouvettes et les produits dangereux m'intriguaient, P'pa m'avait offert le coffret avec le bleu de méthylène et le nitrate d'argent qui aujourd'hui moisit dans un grenier. Les mômes grandissent à l'envers et contre tout. Des silhouettes sombres déambulent sous capuche, les sourires sautent comme des diables hors de leur boite. C'est le jour du muguet, avalez donc les petites fleurs blanches en clochettes et laissez mijoter.

Des centaines de personnes qui n'ont jamais pu se payer un billet d'avion et qui veulent voyager quand même, des amoureux de l'interdit et du danger, des danseurs qui soignent l'addiction qui les accroche au son. Des centaines d'esprits qui s'échappent des corps. Des kilomètres d'herbe et de boue piétinée par la danse. Des gens qui cherchent et puis d'autres qui trouvent, des arnaques et des bonheurs à la pelle. Des montées, des descentes, et guetter la nuit qui s'échappe quand le soleil se lève et qu'on vous dit Bonsoir. Je ne sais jamais vraiment pourquoi, je me dis "C'est intéressant", et vraiment j'ai raison. Cest intéressant. Les communications ne sont plus les mêmes, les mots se barrent parce qu'on a plus réellement besoin d'eux. Avec un ballon de baudruche et une bombe de chantilly on peut planer comme un oiseau pendant quelques minutes. C'est intéressant. La vérité c'est que ça ne suffit pas, c'est comme si l'ennui se déguisait en quelque chose d'autre, la vérité c'est que ça ne passe pas l'envie d'aller voir derrière les colines si l'herbe n'est pas plus verte. La vérité, c'est dis moi encore qu'il n'y a que la mort pour séparer nos corps, et maintenant respire. Il faut boire beaucoup d'eau. C'est vraiment merveilleux.

Parlons maintenant de la paranoïa. Vous avez l'impression de ne plus interesser personne. Vous n'arrivez pas à parler sans qu'on vous découpe la parole. C'est dimanche. Vos sentiments vous paraissent trop forts et inégalables. Vous êtes là mais vous êtes ailleurs. Il vous arrive de disparaitre, pas physiquement mais de manière onirique. Vous partez sans partir. Vous avez l'étrange sensation de déranger ce que vous avez l'habitude d'enjouer. Vous imaginez un instant que rien ne fonctionne. Vous vous regardez dans le miroir et ça vous fait l'effet d'un aveugle observant un fantome. Votre comportement vous insupporte. Votre présence à le gout du gateau qu'on a laissé trop longtemps dans le four. Une voix explique que ça va passer, l'autre vous rappelle que vous n'avez pas tort. Le vent vous fout des claques. Vous exigez une histoire vraie.

Comments

[Plum]

Eeeeet pourtant !

[perrin]

Et pourtant...

[Plum]

T'en fais pas, je vois. C'est la drogue, ça fait peur aux gens. (:

[exupérille]

je ne suis pas déçue du tout! cet article, et cette photo m'ont fait à moi, une impression différente des autres fois. mais je reviens, au quotidien, parce-que te lire me fait du bien. vraiment, tout simplement du bien. alors excuse moi, je ne veux surtout pas être là pour te faire douter!

[Plum]

Tu veux dire que tu es déçue? Je comprends mal. Tu veux dire, juste dans cet article ou depuis bien longtemps? Non, je ne comprends pas. C'est la vie, oui. Celle que je vois, en tous cas.