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Plum et les Mille Pourpre
27 juillet 2009

[ Bac à Fables ]

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Les organes visqueux et sanguinolents se pressent les uns contre les autres à l’intérieur du corps et la respiration traverse ces boyaux comme une rivière sauvage. En passant mes doigts sur mon ventre et mes côtes je m’interroge. Comment est-il possible de se sentir si vide lorsqu’on est la définition même d’un plein vivant et actif en permanence ? Une grosse araignée sort en courant de sous le lit, ses pattes sont coudées et poilues, je m’interroge encore, à savoir si mon existence est plus sensée que la sienne ou si ça n’est qu’une illusion digne des fêtes foraines. Cette araignée est resté sous mon lit toute la nuit et comme j’ai peur des monstres qui me ressemblent je n’ai pas dormi, je suis resté en tailleur sur les draps défaits et j’ai attendu en valsant entre le ridicule et la colère. Est-ce qu’un jour on rencontrera un héros d’amour et de force qui viendra enfin foutre une raclée aux araignées pour protéger votre sommeil avec tendresse ? Tendresse, le concept en carton, trop souvent tout bidon.

Brune et moi on enferme Coline dans la machine à remonter le temps. J’ai tracé sur le petit thorax bronzé de ma princesse des peintures de guerre qui la rendent invincibles et nous marchons pieds nus dans l’herbe sèche, je fais boiter ma jambe droite en grognant des vulgarités de pirates car je suis le Capitaine Plum, celui-là même qui affronte des tempêtes invisibles et qui est morte de trouille face à une araignée. Avouez que ma complexité vous touche, et si vous devez rire faites le bien discrètement.

J’aime écrire le matin car la rivière de souffle qui me traverse alors n’est pas encore viciée par les mauvaises pensées. Je déstructure les lettres du mot Conscience et je fais de lui mon pire ennemi et ma béquille. Je vois ce que je suis, grain de sable dans le bac à fables. Maintenant le manège va cesser de tourner, je vais devoir me cogner un bon coup contre le mur des niaiseries responsables et me faire avancer.

Sur le navire des Inachevés, là ou toutes les choses ne sont que noires et jamais blanches, je découvre une force étrange qui ressemble à l’amour mais qui est en fait son antithèse parfaite. Je m’aperçois que les forces mauvaises sont des forces quand même, et je suis tenté de rejoindre le camps des méchants sans scrupules, des mauvais clowns, des pirates borgnes et baveux assoiffés de victoire. La rivière de souffle coule à l’envers de mon ventre à ma gorge et m’explique en riant que j’en suis bien peu capable. Je m’interroge encore mais je laisse en suspend ces questions qui courent sur le plancher, avec leurs pattes coudées, leurs points de suspension poilus.

Je me suis faite à l’idée comme on se fait marin ou soldat, je suis rentré dans le costume de la vie et de la chaine alimentaire. La loi du plus fort veut dire que l’impossible existe et qu’on le réalise tout seul. Dans la jungle lorsqu’un insecte meurt il est bien rare que les grenouilles pleurent, et je me suis faite à l’idée comme on se fait bonne sœur. C’est la grande foire aux abandons, le grand manège des tentations et des conversations perdues. C’est la grande roue de l’illusion qui déchire le ciel des grands cons, lorsque vous prenez doucement conscience que votre vérité la plus belle est celle qui reste a jamais ensevelie. Yoho, yoho, c’est le grand galion des bétises, qui part au combat sans valises.

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