[ Avant d'partir ]

28 juin 2009

Allez ! Danse maintenant, déchire toi les neurones sur l'équation de ces quelques mots : Des purs moments de bonheur. Allez tu vas mourir, je vais le répeter jusqu'à ce que tu comprennes cette idée trés bizarre et pourtant tellement réelle selon laquelle tu vas mourir. Tu veux tout décider, ça commence maintenant, tu veux tout contrôler,, personne ne perd du temps, on ne perd pas le temps comme on perdrait ses clés, il y a tellement de choses à classer dans les tiroirs de l'impossible, je m'en vais toutes les dévorer pour contredire l'irréversible. Allez ! L'amour ah l'amour c'est le mot qui nous tue comme tant d'autres mots, on ne se rend pas compte, c'est eux qui font la loi et j'admire sincerement l'humilité de leur silence, c'est eux qui font le monde, les mots qui nous tuent à quoi bon, aquarium. Allez ! Lève toi et danse, met du feu dans tes veines et des yeux dans ta tête, allez tu n'as besoin de rien si ça n'est d'un mensonge auquel tu crois sans cesse et qui te dit sincère que tu n'as besoin de rien. Allez. Pense au pire et respire, imagine la douleur d'un membre qui s'arrache, tout ce que tu peux à peine construire en image dans ton crâne et qui dans le réel se passe cent fois par jour. Tu en as de la chance, de l'argent, du bien-être, tu devrais tout donner. Tu devrais aller à la banque et prendre tes billets, tu devrais les lancer en l'air comme des confettis insolentes, tu devrais casser les murs de ta chambre au nom de ceux qui n'en n'ont pas, tu devrais t'enfoncer la main dans la poitrine pour en extraire ton coeur et le donner au pire salaud qui passe, au nom de tous les coeurs que les salauds ont pu détruire, tu devrais pouvoir mettre une image plus concrète sur la définition du mot "Chaos", mais au lieu de ça tu vas prendre une douche en pensant que cette eau qui te coule dans le dos est une chose qui t'es due et que tu mérite bien. Mon pauvre humain.
Tu devrais partir loin au lieu de tracer des lignes droites délimitant un espace restraint qui t'appartient, tu devrais construire des maisons plus grandes ou tout le monde vivrait ensemble, si tu pensais différament tu pourrais annuler certaines choses qui t'étouffent et t'échappent à la fois. Tu devrais inverser l'echelle de tes priorités ne serait-ce qu'avec la pensée. Il y a tellement de choses qu'on pourrait faire et devant lesquelles on passe, le menton haut, avec le dédain qui nous est si propre et l'orgueil qui fait nos faiblesses. Tu aurais tellement aimé être un chat se prélassant au soleil que tu oublis à quel point tu lui ressemble, tes rêves parce qu'ils ne se réalisent pas sont devenus des sujets tabous que tu n'abordes qu'avec un malaise déplacé. Mon pauvre humain, lorsque tu n'arrives pas à dormir tu regardes à la télévision des reportages sur les singes et les phoques en cherchant distraitement ce qui te différencie d'eux et l'absence de réponse te sert de somnifere. Mon pauvre humain lorsque tu te laisses aller à l'amour tu as peur de tout regretter, ta fierté s'embourbe dans la sincerité de tes cinq sens et tu ne sais plus ou poser ta confiance alors tu ravales quelques mots que tu aurais du dire et qui restent en suspend pour que ta vie surtout ne change pas. L'autre quel qu'il soit te fait peur comme les miroirs dans les films d'horreur et lorsque tu t'exprimes tu as l'impression de mentir parce que les mots parlés ne ressemblent aucunement à ceux qui composent tes pensées et qui n'existent pas. Tu te divises sans cesse et sans conscience alors tu gueule à l'indécence et tu cherches un refuge à tes propres déboires. L'originalité te semble être un concept semblable au bonheur alors tu inventes des idées qui s'éloignent de ce que tu es réellement, de fil en aiguilles tu en viens à faire des choses ignobles avec pour seul pretexte leur singularité. Ainsi l'humain tuera l'amour à trop l'attendre et tuera son prochain à trop vouloir s'éprendre. Allez ! Danse maintenant à la santé d'un bonheur improbable et fragile, puisque tu peux tout faire sans perdre l'équilibre, allez, danse maintenant et meurt ensuite comme un homme libre.

[ Et sinon, on part bientôt sur les routes avec nos sac à dos, et comme j'ai un tas de belles choses à vivre je ne vais plus écrire ici pendant environ un mois. D'ici là je vous souhaite bien du soleil et des sourires, je vous ordonne à tous de ne pas lacher prise et vous salue bien bas.
Cordialement, Capitaine Plum. ]

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