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Plum et les Mille Pourpre
7 mars 2009

[ Slumdog ]

P1050317

M.I.A : O... Saya.

Les yeux quand ils fatiguent font appel aux paupières. Les marmots quand ils pleurent font appel à leur mère.

Mes doigts fouillant le vide font appel à ta peau et la cruche que l'on vide fait appel au ruisseau.

Les pirates quand à eux ne font appel à rien. Les pirates quand à eux quand ils tendent la main, faut surtout pas la prendre. Il n'y a que l'océan pour consoler leurs cendres. C'est de là que me vient cette envie singulière de peut-être passer ma vie entière à devenir l'un des leurs pour ne dependre que de la mer. Rime pauvre? Slumdog.

L'insatisfaction quand elle naît fait appel aux rêveurs. Pour perdre la raison il faut chercher l'ailleurs. Quand le soleil brillera comme un trésor je ferais sans doute appel à lui pour qu'il brille bien plus fort encore. J'aime la combinaison des trois mots "théorie selon laquelle".

Le tapis de cendres pavé de mégots dans le cendrier. La partition du Blues de l'amour qui traine sur la table entre des paroles de chanson et un numéro de Tatouage magasine. Si on arretait de penser par images est-ce que la vie vaudrait la peine d'être courru ? La lumière si particulière qui caresse tout sur son passage quand il est là. Les micro-ondes dans le ventre et dans la cuisine. Quand les mains. Quand les yeux. Quand le ciel devient bleu. Mettre du scotch sur la bouche des papillons qui n'ont de cesse de repeter qu'ils aiment personne. Tout passe et les chiens aboient.

La langue il faut la piétiner, la ronger, l'étirer vers le haut. Il faut la faire rouler dans la bouche et la terre. Galvodée de toutes façons, il faut creuser sa chaire nouvelle et ses traits déformés, l'éxploiter comme un homme qui recevrait les coups pour s'endurcir la peau. La langue n'est pas précieuse. Lorsqu'elle se fait bijou et qu'elle cherche à briller ça n'est que du métal qui attend qu'on le torde. La langue. On ne doit plus hésiter, on doit bien l'étrangler pour la faire renaïtre, tant pis pour ceux qui oublieront qu'elle est la maman des histoires. Il faut tout lui prendre, parler. Tout lui rendre, écrire. Je n'ai pas fini.

Je veux dire qu'il est bien trop tard pour revenir en arrière, n'en déplaise aux puristes, n'en déplaise à Molière. La langue est devenue morceau de viande crue. Mastiquée, recrachée par jeunesse et temps passé. Que celui qui se croit digne d'en instaurer une autre se lève et parle avec, personne ne comprendrait. Il ne faut surtout pas s'arreter dans cette destructuration du langage et je ne saurai vous dire pourquoi je la ressens si essentielle. Continuez. Avalez les accents et bouffez les consonnes, inversez les syllabes et piétinez la ponctuation. Madame devra souffrir pour être (re)belle. Blottie derrière les dents elle attend son dernier jugement. Je suis rentré.

De la peau de cochon mort plein le sac à dos. Des débris d'étoiles et des jouets pleins les poches. Des chansons dans la tête et du ciment dans la théière. On aimerait prendre feu mais finalement il n'y a personne pour allumer la mèche. Je me suis emballé pour m'offrir et j'ai laissé parlé l'eau bouillante qui stagne entre mes côtes, j'ai mis trop d'étoiles au plafond, jolie chute. La vérité c'est qu'on devrait plus souvent écouter sa tête, celle qui finit toujours par dire j'avais raison. Au lieu de ça on écoute les volcans et la pluie sur les toits, on se laisse aller aux cinq sens parce que c'est vrai, trop sensible. Puis aprés tout, on se dit que ça vaut le coup. Ca rend souvent stupide, ridicule, parfois mieleux. Mais sans ça, le simple fait de regarder le ciel n'aurait plus rien de passionant, alors on garde. Ca pue et ça embourbe, ça n'existe qu'à peine mais si on refusait d'y croire, on se rend compte qu'on ne pourrait plus écrire, plus marcher droit, plus sourire et plus vivre aussi fort. Alors quoi? Mieux vaut en rire que prendre froid. Il suffit surement de savoir partir. Et maintenant, deux amis pour qui tout colle, sans problème, ni tracas.

En guise de salutations et de remerciements, j'aimerais tracer de jolis traits. J'apprendrais, à avoir l'oeil partout à et guetter les courbes. J'apprendrais à ne plus dépasser et à conduire mes lignes comme un navire volant. J'observerais. J'apprendrais à ne laisser aucune trace de mon passage parce que c'est classe et respectueux. Il y a des choses j'imagine, qu'il faut faire bien ou ne pas faire. J'apprendrais. Pour les courbes et les images, pour devenir le dernier mot. J'apprendrai à signer des contrats invisibles sur des peaux inconnues, j'affinerai mon oeil, je ferai des erreurs à rougir de honte, et puis nous verrons bien. Je n'ai plus peur des aiguilles depuis que j'ai compris que la peur, c'était du bluff. Et quelque part, ça chante Y'a pas d'amour. Et quelque part, y'a du soleil et tout le reste. Tout ce qui ne s'en va pas quand vous même vous partez. Le mot ? Paix. 

J'écrase un citron, j'ajuste mon chapeau, crache une étoile à terre et pars vers une autre lumière.

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