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Plum et les Mille Pourpre
14 juillet 2009

J'avais dis que je n'écrirais plus II.

A_Contre_Coeur

Finalement on est là. Dans l'air et dans les répétitions quotidiennes d'un seul et même spectacle on peut sentir l'impact trés leger de cette sensation, nous n'avons pas bougé. J'avais pris l'habitude de changer de vie régulierement, mon enfance dans les cartons de démenagement est peut-être à l'origine de tout ça, va savoir. Finalement on est là et je commence à connaître par coeur l'intrigue de mon quotidien, ses personnages et la façon dont ils déambulent sur la scène. Je crois que je m'ennuie.

Lorsqu'on tombe dans la mélancolie on finit par s'y plaire, on oublie ses racines parce que finalement on se sent bien dans ce malaise omniprésent qui vous enveloppe comme une fausse armure. Dans les ordures on trouve un engrais qui fait germer des petites choses au bout des doigts, dans la triste routine d'une vie qu'on passe à vouloir modifier, nos corps se purgent par des passions, des créations et des mensonges qui donnent envie de rester là et de vibrer indéfiniement jusqu'à la mort en produisant des petites choses, parfois jolies. Vous pouvez me traiter d'artiste.

Finalement vous êtes là, vous n'avez pas bougé, vous avez aimé être ici. A cette place, tous les jours, dans cette vie. Les mêmes trajets, les mêmes visages, les mêmes horaires de bus et les même discussions. Ca n'est pas déplaisant.

Pourtant ça commence à me chatouiller sous les pieds, partir une fois, deux fois, ne suffit pas. Il faudrait y passer sa vie.

Ils sont partis peu de temps aprés s'être reveillé, nous avons bu le thé avec la gueule de bois, et j'ai cette impression de déjà vu qui me donne envie de bailler. Raël est rentré du Chili, il est évident que ça n'y est pas pour rien.

On se transforme sans cesse. Un jour on est le vagabond pacifique déambulant sur les nationales avec le pouce en l'air, au reveil on devient la jeunesse qui fume une clope devant son ordinateur et qui s'échappe à coup d'crayon. Jeunesse râleuse et mauvaise, je veux dire vraiment mauvaise dans le sens ou je suis cette petite française qui voudrait vivre à en crever, cette petite prétentieuse qui se laisse avaler par ses imperfections. C'est dingue ce qu'on peut être mauvais, opaque et brumeux par moments. Lorsque j'étais petite je pensais que la phrase "Personne n'est parfait" était une expression qui n'emettait en fait aucune vérité et qu'on lançait par habitude, il me semblait qu'on ne pouvait pas avoir d'existence si elle n'était pas parfaite, je pensais que si on était là c'était justement pour viser cette perfection simple et evidente. Imaginez la lente dégringolade de l'humain en pleine croissance qui tombe du haut de ses convictions naïves. Vous pouvez dire que je suis un peu bête. Mais je me vexerais. Je suis trés vexatile. C'est mon côté obscur.

Finalement on est là. Avec nos dettes affectives, nos histoires d'amour à la con, nos rumeurs, nos rires délicieux et incongrus, nos petites connaissances et nos petites virées. Le mot qui me vient à l'esprit c'est "minuscule". C'est un constat qui me laisse sans veritable opinion, et je pense que bientôt je partirais. Vivre des choses qui ressembleront à celles d'avant et qui seront une toute autre vie. Je crois que je m'ennuie, sans que celà soit réellement désagreable j'avale lentement des envies nouvelles et paisiblement je me dirige vers un autre chemin.

Ainsi, Milo se déguise en migraine pour qu'on puisse s'échapper un peu de tout ça avec toute la souffrance qu'il se doit et papoter au sujet de la nouvelle armée de Jama et de Lili qui grandit étrangement de l'interieur tout en gardant son visage de môme même pas réelle. Pendant ce temps je suis une enveloppe vide qui porte son mal de crâne, et quelque part vous auriez le droit de trouver que c'est un comportement misérable. Il m'arrive de me demander si je raconterais tout ça à quelqu'un à jour, ou bien si je creverai avec ce monde dans la tête sans l'avoir partagé. Il m'arrive aussi de vouloir te le donner à toi, mais il faudrait que je parle si longtemps sans interruption qui ça me parait impossible. Et puis surtout, à quoi ça servirait? Je crois que je m'ennuie.

Je pense qu'on aura beau faire tous les pays, à l'envers et même sur les mains, je crois que même en y croyant trés fort on ne sera jamais autre chose que de petits humains. Vraiment trés petits et de l'or dans les mains.

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Commentaires
R
L'ennui n'est pas une question de lieu mais de mouvement ou plutôt d'absence de mouvement. Même a l'autre bout du monde on peut se faire chier GRAVE.
Plum et les Mille Pourpre
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