[ Qui gère abuse ]

( Marcel Moreau )

Puppetmastaz : Midi mighty moe

Il va faire nuit plus tard à présent. C'est un dimanche doublon, puissance quatre, il fait beau. Demain sera un joli lundi et ça se compte sur les doigts d'une main. Il y a des tracts du Groupe Electrogène qui trainent sur le parquet, des crayons poussiereux, un bateau en papier qui fait plaisir à voir. Des souris qui grignottent les neurones, des théières qui se font la guerre pour savoir qui sera le plus sucré. Un jour pour se blottir dans les souvenirs du pire. Refuser de mentir est un acte héroïque dont personne ne parle jamais. Serieux j'hallucine, et j'ai encore en tête l'image des écrans d'ordinateurs en veille au milieu de la nuit, qui gueulent à l'écologie de tous leurs pixels. Non vraiment, je n'ai pas envie d'être un ordinateur écolo. Ni un dreadeux qui bouffe au Mac Drive. Ni une pute en baskets. L'incohérence ça pue. Est-ce que j'aurais changé? C'est ça. Riez.

Il y a cet album qui tourne en boucle, et je veux un dragon qui parle, ou un poisson qui vole. Le barman flambe les verres de Chartreuse et je pense aux vampires des quartiers de Londres. Dans les films d'aventure romantique il y a certainement quelque part des héros alcooliques qui trainent sur les parking. Perrine a vraiment une tête géniale quand elle se reveille.

Maintenant ? On jette les dés puis inch'allah. Il y a tellement de trains à prendre qu'on aurait l'air con, à rester sur le quai. Tout le monde se répare sans arret, on les voit dans la rue qui pansent leurs blessures en marchant, je met des pansements sur la théière et du vin dans mon eau. Ca se cogne la tête contre le mur, et l'instant d'aprés ça sautille partout. Ca fume encore une clope et c'est vrai, ça rend fou.